Tout d’abord, la réunion s’est tenue dans le local où sont parqués les migrants tunisiens à la gare, et elle a commencé avec quasiment 2 h de retard.
Nous étions environ 80 personnes, parlant arabe, français, italien… On peut donc facilement imaginer la difficulté d’organisation, d’écoute, etc.
Les Tunisiens ont préféré discuter d’abord et manger après, à l’extérieur de la gare.
DERNIERES INFOS :
Les grévistes de la faim avaient monté un campement car il leur était trop pénible de reste aux côtés de ceux qui mangeaient, buvaient, fumaient… Cette grève a duré cinq jours, puis la police italienne les a expulsés, en refusant de leur rendre tout ce qui étaient matelas, couvertures, etc.
Par ailleurs, deux d’entre eux, bien mal en point, avaient été hospitalisés : ils ont été renvoyés de l’hôpital vers 4h du matin, PIEDS NUS, sans leurs chaussures…
On leur a demandé la raison de leur grève de la faim : réponse, demande d’un permis de 6 mois de Schengen transformable en permis de travail en Italie.
Le président leur a répondu que ce n’était pas de son ressort.
Il a été fait un certain nombre de propositions POUR une quarantaine de Tunisiens. Ila été dit que le président de la région (social-démocrate) de Ligurie, au courant de leur grève de la faim, les a rencontrés lors d’une journée portes ouvertes dans une ville de la région pendant environ une heure. Cette rencontre s’est faite sous l’égide d’associations italiennes, dont Archa.
Pour ceux qui décideraient de rester en Italie il leur est proposé de se répartir dans toute la région de la Ligurie par groupes de 4 personnes, ne pouvant pas pour se loger forcément se choisir entre eux,, avec l’aide d’associations et de la protection civile…
Ils doivent avoir lundi (aujourd’hui donc) une liste de noms, et à partir de mardi leur répartition s’ effectuera en Ligurie.
A noter que rien n’a été accepté officiellement de la part des Tunisiens, et rien n’a été signé : aucune convention officielle.
Certains Tunisiens n’ont pas confiance dans ces promesses, des Italiens aussi.
D’autres, relèvent que de toute façon ils n’ont pas le choix !! ce qu’approuvent bon nombre d’Italiens de Dolceacqua qui les ont soutenu quotidiennement (dont l’un d’eux qui a participé à la grève de la faim).
Il est relevé de part et d’autre le grand risque de division et d’isolement à la suite de cet éparpillement.
Il est alors proposé que ceux qui « jouent le jeu » et tentent leur chance avec ces propositions gardent une liste de contacts téléphoniques, entre eux, et les militants italiens et français prêts à aider.
Le Président leur précise que si quelqu’un était absent deux jours, sans avoir prévenu, il sera automatiquement considéré comme expulsable.
Il serait prévu de leur fournir une formation d’apprentissage de la langue italienne, et une aide de recherche à l’emploi.
Si une personne a un contrat de travail de plus d’un an, il lui serait possible de circuler notamment en France, avec un passeport tunisien. Le permis humanitaire peut devenir un permis régulier sous réserve d’un contrat de travail renouvelable de trois mois.
N. B. Ces propositions ne concernent que ceux qui possèdent le permis humanitaire Schengen délivré par les Italiens. Encore une fois, aucune garantie n’est fournie, les Tunisiens sont en quelques sorte « pris en otage », puisque, s’ils ne trouvent pas de travail, ils seraient à nouveau expulsables.
Des chiffres… Sur environ 22800 Tunisiens en Italie, il est prévu d’en régulariser au maximum 6000. En France, au grand maximum 2 à 3000. Les centres de rétention sont pleins en France et les conditions y sont terribles.
A SAVOIR : en France, des rafles policières sont effectuées chez des familles tunisiennes légalement installées en France. Le foyer Sonacotra de Nice a été vidé, 4 bus remplis…
Les Tunisiens sont désespérés de la France tout particulièrement.
N.B. L’article de Forza nuova appelant à la violence et au « nettoyage » des Tunisiens se trouve en fait sur un journal du net : www.RIVIERA24.it en date du 4 mai probablement. Le titre serait : Violente stupri forzanuova liguiria
Dans les multiples exemples d’humiliation, on peut signaler la réquisition d’un… balai qu’un Tunisien voulait utiliser pour nettoyer la salle où ils dorment. Ainsi les journaux peuvent après dénoncer leur saleté…
Quelques uns semblent vouloir, vu la situation catastrophique, rentrer en Tunisie : il ne faut surtout pas qu’ils se tournent vers la France où les conditions sont pires que tout, plus d’aide au retour, mais éventuellement vers le consulat de Milan. Possibilité de consulter GRATUITEMENT l’ALSIRAT, à Bologne, Me Sara Puddu, tél. 3292244183 ou sara.puddu2@gmail.com ou à Genova, Me Alessandra Ballerini, tél. 3387575965
Bien leur transmettre toutes ces infos, ainsi qu’ils n’hésitent pas à se rendre au siège de la CGIL (syndicat) (à gauche de la gare de Vintimille), via Sotto, ouvert le jeudi à partir de 9h30, avocats italien et français.
Un certain nombre demandent quel est le « moins mauvais chemin » pour rentrer chez eux?
Il semblerait pour l’ instant que se soit via le consulat de Tunisie à Gênes (renseignements obtenus auprès d’ avocats amis franco-tunisiens).
EN REVANCHE, ATTENTION, LA GARE DE VINTIMILLE DOIT ETRE VIDEE DANS DIX JOURS DE TOUS LES MIGRANTS TUNISIENS : RENDEZ-VOUS donc DIMANCHE PROCHAIN, RESTONS VIGILANTS