Petit bilan humain … sur le vif…
Nous sommes descendus dimanche soir (5 juin) et avons porté les habits qui restaient disponibles au local.
Tous ceux que nous avions l’habitude de voir étaient là pour « ce dernier couscous » ..avec eux…. C’était très sympa, accueillis avec des chants ! Mais on sentait aussi une tristesse, celle de la séparation, ils ne savent pas avec qui ils vont aller, ont peur de perdre leurs amis, mais sont bien sur contents d’avoir bientôt un toit !
On garde contact avec eux à travers les échanges de mail et de n° téléphone.
Hier soir à 16h il manquait encore des places pour 27 personnes, mais cela a été réglé le soir par des places en hôtel. ILs auraient sinon tous accès par groupes de 4 à 8 à un logement en Ligurie ou au Piemont, des bons pour la nourriture, des aides pour trouver du travail et apprendre l’italien, 10 € par jour……….on croit rêver!
Ce matin nous étions quatre, avons revu quelques uns à la gare et sommes allée au centre pour assister aux départs : plusieurs cars vers quatre destinations, seulement certains savaient où ils allaient. On devrait recevoir des nouvelles dès qu’ils auront accès à internet ;
Il y avait des journalistes italiens et aussi des gens de Bologne venus spécialement pour continuer leur reportage sur la question.
Donc une certitude : ceux qui erraient a Vintimille depuis un mois voire plus sont partis !
Reste le problème de ceux qui n’ont pas eu droit aux papiers car arrivés après le 17 mai (pas sûre de la date exacte) …ceux qui arrivent de Libye…
Il semble que la mairie de Vintimille fera tout pour éviter de nouveau les errances mais par quels moyens on ne sait pas : arrestations, expulsions, centre fermé ? Il faudrait aller voir le soir à la gare si une nouvelle population ne se constitue pas !
Qui se charge d’aller voir en bas ?.
Dans l’attente, on cesse les repas mais il est important je crois de rester à l’écoute et prêts à reprendre si les conditions se détériorent à nouveau
L’idée d’un repas tous ensemble pour boucler cette boucle-là est venue, et ce serait de toutes les façons une occasion pour faire un bilan et prendre des décisions à propos des petits stocks qui restent, des caisses, le local etc.
Djamel fait partie du voyage vers Bruxelles sur l’initiative de l’association « les deux rives » il sera de retour à Gênes où il doit aller avec les autres dans la semaine et nous préviendra de son retour prévu dans le coin. On lui a proposé de se joindre à nous pour le repas, donc attendons pour fixer une date.
Restons solidaires, souples et efficaces !
* Allez consulter le site mis en lien du collectif très intéressant de Bologne, que nous avons rencontré à Vintimille :
www.teleimmagini.it
La Fabbrica dei Clandestini-da Manduria a Ventimiglia 2011
Retours volontaires « au rabais » pour des migrants tunisiens
http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Retours-volontaires-au-rabais-pour-des-migrants-tunisiens-_EP_-2011-06-05-621873
Retours volontaires « au rabais » pour des migrants tunisiens
Dans plusieurs documents officiels qu’a pu lire La Croix, l’Office français de l’immigration et de l’intégration s’engage à verser une somme de 2 000 € à des Tunisiens passés par Lampedusa souhaitant retourner au pays.
D. R.
Reproduction de la « convocation au départ » qu’un ressortissant tunisien a reçue de la part de l’Ofii.
Une promesse financière que l’établissement public ne tiendra pas.
Mouhamed devait se présenter le 9 juin à l’aéroport d’Orly pour un vol en direction de Tunis, avec sa convocation de départ à la main. Un document de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), sur lequel est indiqué noir sur blanc : « Un agent de l’Ofii vous prendra en charge pour accomplir les formalités d’enregistrement et vous remettre le billet d’avion et le pécule de 2 000 €. »
Mais cette somme, qui devait permettre au jeune homme de 23 ans de rembourser à son entourage l’argent emprunté pour financer son voyage et de revenir ainsi au pays la tête haute, ne sera jamais versée. En tout cas pas dans sa totalité. La direction territoriale de Montrouge (Hauts-de-Seine), qui prend en charge son dossier, l’a en effet rappelé pour lui demander de rendre son laisser-passer.
Il y aurait eu « erreur », selon l’administration. L’aide qui lui sera attribuée pour sortir du territoire ne sera pas de 2 000 € , mais de 300 €.
Pour Mouhamed, pas question de se présenter à l’aéroport avec ce pécule-là, pas plus que pour une dizaine de ses camarades dans la même situation que lui. La somme, en effet, recouvre à peine un tiers de ce qu’ils ont donné aux passeurs pour se rendre sur l’île de Lampedusa.
Pour s’affranchir de leurs dettes, il leur faudra d’abord essayer de travailler, illégalement, en France. Et risquer, au moindre contrôle, d’être placés en centre de rétention puis expulsés.
L’aide au retour plafonnée à 300 €
L’Ofii confirme que la somme est bel et bien revue à la baisse, mais se refuse à tout commentaire sur son revirement. Toutefois, l’établissement public, en revenant sur le montant de son soutien, change aussi la nature de ce dernier. La France propose en effet aux ressortissants étrangers deux types d’aide au retour.
L’« aide au retour volontaire », qui concerne en principe les étrangers soumis à une procédure d’expulsion ou les sans-papiers présents sur le territoire depuis plus de trois mois – c’est le cas des destinataires du courrier de l’Ofii, qui avaient monté leur dossier avec l’aide de l’association France Terre d’asile.
Elle s’élève à 3 500 € pour un couple, plus 1 000 € par enfant, ou à 2 000 € pour une personne seule. L’« aide humanitaire », elle, s’élève à 300 € et 100 € par enfant.
Mais elle ne doit pas être proposée à des personnes qui font l’objet d’une mesure d’éloignement. En principe, donc, impossible de passer d’un régime à l’autre, puisqu’elles ne répondent pas au même statut.
En réalité, le changement tient à une circulaire interne à l’Ofii, envoyée à toutes les directions territoriales et datée du 12 mai dernier, qui vise directement les Tunisiens passés par Lampedusa. Cette note précise que toute aide au retour accordée à ces candidats à l’émigration sera plafonnée à 300 €.
Pas de « base légale »
« Sauf preuve du contraire, ces instructions ne reposent sur aucune base légale », s’insurge Pierre Henry, directeur général de l’association France Terre d’asile et membre du conseil d’administration de l’Ofii.
« Elles viennent même contredire l’accord franco-tunisien de 2008, qui fixe une aide de 2 000 €, à condition d’avoir trois mois de présence sur le territoire français. Cela répond clairement à une volonté de la puissance publique – cela m’a été clairement énoncé de la sorte au ministère de l’intérieur – de montrer qu’il n’est pas question de donner une prime à ceux qui viennent en France de manière illégale, ni d’encourager ceux qui seraient tentés de venir. »
Le responsable associatif ne s’interdit pas de saisir le tribunal administratif pour dénoncer la circulaire.
En 2010, le coût de la mise en œuvre des retours s’est élevé à 21,8 millions d’euros, comprenant 10,9 millions pour le transport des migrants, et 10,9 millions pour les aides financières. En tout, 14 000 retours ont été organisés.
Baisse du nombre des aides au retour humanitaire
L’Office enregistre toutefois une diminution du nombre des aides au retour humanitaire (– 20,8 % par rapport à 2009) et une augmentation des aides au retour volontaire (+ 37,9 %). Les principaux bénéficiaires de ces retours restent les ressortissants roumains et bulgares.
Mais certaines sources proches du dossier certifient que l’Ofii, sans moyens supplémentaires, aura bien du mal à financer les demandes tunisiennes en 2011.
De plus, la politique de réduction des déficits publics impose à l’institution une réduction d’effectifs de 100 agents, ce qui freine le traitement administratif. Or, selon les associations Aurore et France Terre d’asile, le quart des migrants passés par Lampedusa souhaiterait être rapatrié moyennant une aide financière. Ce qui reviendrait au moins à 5 000 départs volontaires.