Août 2016, Menton :
un chauffeur de bus menacé de sanctions
pour refus d’obéir à un ordre de réquisition
et de participer au refoulement de migrants
vers l’Italie pour être expulsés au Soudan
où ils risquent la prison ou la mort :
http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20160906.OBS7575/recit-un-chauffeur-de-car-refuse-de-reconduire-des-migrants-en-italie.html
Vous pouvez, vous aussi, écrire votre indignation :
- au préfet : adolphe.colrat@alpes-maritimes.gouv.fr ; directeur-cabinet@alpes-maritimes.pref.gouv.fr
- au directeur des transports de la CARF : p.pinoli@carf.fr
Les associations Roya citoyenne, Ligue des droits de l’homme section Nice, Habitat & Citoyenneté, ADN… ont envoyé ce courrier à ces destinataires.
Vous pouvez le faire en votre nom individuellement.
En téléchargement le courrier envoyé par RESF et les autres associations citées : lettre Réquisition chauffeur de bus août16
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Communiqué du
COLLECTIF DU 14 JUILLET NICE
La France avec l’Italie complices du génocidaire soudanais
Les sites militants nous en informent, la presse italienne le commente et jusqu’à un tabloïd britannique qui en parle … les médias français se taisent, excepté Le Nouvel Obs en ligne : l’Italie vient d’expulser quarante-huit exilés soudanais arrêtés à Vintimille, à la frontière française, vers le Soudan qu’ils avaient fui.
Omar el-Béchir, président du Soudan, est mis en accusation pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre et depuis le 4 mars 2009 ce même président est sous le coup d’un mandat d’arrêt émis par la Cour Pénale Internationale ; l’Italie ne devrait-elle pas réfléchir à deux fois avant de lui renvoyer de futures victimes ? La France, quant à elle, s’apprête à renvoyer des réfugiés de Menton vers l’Italie. On imagine la suite pour ces malheureux, en quelque sorte « déportés » dans leur propre pays.
Le Préfet des Alpes Maritimes, pour procéder aux expulsions vers l’Italie, réquisitionne des bus de lignes régulières et leurs chauffeurs pour effectuer cette sale besogne. Et quand, s’appuyant sur la Déclaration de 1789 (art.2) qui reconnaît le droit de résister à l’oppression, sous une certaine forme de désobéissance civique, l’employé de la compagnie de bus, choqué par cette exigence, refuse pacifiquement d’obtempérer, son employeur le menace de licenciement. Oublie-t-il, cet employeur sans mémoire, qui revendique une mission de service public pour ses bus, que, si ses employés étaient assimilés à des fonctionnaires, ils pourraient refuser un acte manifestement illégal. Et quel juge, en effet, a-t-il annoncé que les pouvoirs publics pouvaient s’affranchir des traités et accords internationaux signés par la France comme Schengen et d’autres ? Oublie-t-il que le code pénal (articles 122-4 et 213-4) justifie que l’on refuse un acte pouvant conduire à un crime contre l’humanité et que la résistance passive dans ce type de situation n’est pas constitutive de rébellion.
C’est pourquoi, le Collectif du 14 juillet de Nice, appelant au traitement fraternel de la question des migrants apporte son soutien aux chauffeurs résistants face à toutes injonctions en vue de commettre des actes contraires aux valeurs de la République et demande à Monsieur le Préfet de renoncer à prononcer des réquisitions qui rendent la France complice, avec l’Italie, d’un tyran génocidaire.
P/Le Bureau du Collectif
Henri ROSSI LDH 06