DÉSOBÉISSANCE CIVILE
À la frontière franco-italienne, les habitants de la vallée de la
Roya
risquent la prison pour avoir aidé les migrants
PAR MARGAÏD QUIOC 27 OCTOBRE 2016
À la fois cul de sac et point de passage de l’Italie vers la France, la vallée de la Roya voit chaque jour des dizaines de migrants se perdre sur les routes et les chemins de montagne. Spontanément, des habitants leur viennent en aide, malgré une pression politique, policière et judiciaire croissante. Organisés au sein de l’association Roya Citoyenne, ils refusent d’abandonner les migrants, souvent affamés et perdus, au bord des routes. Au départ discrète, leur action veut désormais se montrer au grand jour, pour contrer la répression des autorités. Quitte à risquer la prison. Reportage.
Ils seront jugés le 23 novembre pour avoir porté secours à des réfugiés. « Un délit de solidarité », affirme un de leurs avocats, Zia Oloumi. Au nord-est de Nice, deux habitants de la vallée de la Roya, nouveau point de passage des migrants vers la France depuis la fermeture de la frontière à Vintimille (Italie), comparaitront au tribunal de Nice pour, notamment, aide à l’entrée, à la circulation et au séjour de clandestins.
Cédric Herrou est l’un des deux prévenus. Cet agriculteur dont le combat a été popularisé par le New York Times accueille régulièrement des migrants chez lui, à Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes), avant de leur faire passer la frontière. Bénévolement. Il risque jusqu’à cinq ans de prison et 30 000 euros d’amende pour ce type d’infraction, sauf si l’aide apportée ne donne pas lieu à rétribution et vise « à préserver la dignité ou l’intégrité physique » d’une personne. « Régulièrement, des migrants, souvent mineurs, sont fauchés par des voitures en tentant de passer la frontière, argumente Maitre Oloumi, qui plaidera l’immunité humanitaire. C’est dans ce cadre qu’il est intervenu. »
Des habitants révoltés
Cédric Herrou a déjà été arrêté pour des faits similaires en août, lors d’un contrôle routier. Le procureur avait abandonné les poursuites à son encontre. Mais cette fois, il a aussi retenu une « occupation illégale de locaux privés » après l’ouverture d’un squat pour migrants à Saint-Dalmas-de-Tende, un autre village de la vallée. L’action a été largement relayée dans les médias locaux. Christian Estrosi, président de la région Paca (Les Républicains, LR), a immédiatement appelé à « démanteler ce camp improvisé en toute illégalité ». Des quatre militants gardés à vue après l’évacuation, seul Cédric est poursuivi. « C’est celui qui a le plus revendiqué, communiqué dans les médias qui est touché, analyse son avocat. Comme un symbole. »
Richard – plus connu localement sous le nom de Pak –, habitant du village perché de Saorge, commente : « Ça commence à faire beaucoup pour Cédric. Mais il n’est pas tout seul. » Sa longue barbe blanche est connue de tous les combats du secteur. Comme Cédric, il fait partie d’un groupe d’une centaine d’habitants de la vallée, révoltés du sort réservé aux migrants, rassemblés au sein de l’association Roya Citoyenne.
Une adolescente décédée sur la route
Le théâtre de cette mobilisation est un paysage de carte postale. Une vallée tranquille du Parc national du Mercantour, qui s’étire le long de la frontière italienne. La Roya-Bevera est connue pour ses villages perchés dans la montagne et la diversité de sa faune et de sa flore. Mais depuis plusieurs mois, le site reçoit la visite d’inhabituels randonneurs. Des centaines d’hommes et de femmes, souvent très jeunes, parfois simplement chaussés de tongs.
Tous arrivent de Vintimille en Italie, une vingtaine de kilomètres plus au Sud, où la frontière est à nouveau contrôlée depuis le 15 juin 2015. Ne pouvant rejoindre Menton, en France, par la côte, les migrants empruntent des voies toujours plus dangereuses, tunnels ferroviaires ou autoroutes. Le 9 octobre, une adolescente érythréenne est décédée, fauchée par un camion à quelques mètres de la frontière française. D’autres espèrent passer la frontière par la montagne, malgré les patrouilles de militaires. Certains entrent en France et suivent la vallée de la Roya vers le Nord, ignorant qu’au bout de la vallée, ils se trouveront de nouveau en Italie.
« Oui, nous leur faisons passer la frontière »
Nathalie Massaglia vit à Breil-sur-Roya. En mai dernier, alors qu’elle rentre chez elle, elle croise trois jeunes gens marchant au bord de la route, qui se dirigent vers Vintimille. « Il y avait de l’orage, on était en alerte orange. Ils étaient trempés, en tongs, ils portaient chacun un petit sac plastique. Ils m’ont expliqué qu’il voulaient aller en France et qu’ils ne savaient pas où ils étaient. Je les ai embarqués et ils sont venus à la maison. Ils venaient du Soudan, ils n’avaient pas de plan, pas de famille chez qui aller. Alors, oui, nous leur avons fait passer la frontière. » C’est à cette époque que des habitants ont décidé de s’organiser pour venir en aide, le plus souvent discrètement, à ces migrants en transit. Mais aujourd’hui, Nathalie ne veut plus garder l’anonymat. « J’en ai marre de laisser Cédric assumer tout seul. Nous sommes plusieurs. »
Le 17 octobre peu avant minuit, à Saint-Dalmas, ils sont une vingtaine de militants au rez-de-chaussée du bâtiment réquisitionné, un ancien bâtiment de la SNCF. L’eau et l’électricité n’ont pu être rétablis, c’est donc à la lueur des bougies que les tours de garde s’organisent, « pour ne pas que ce soit la débandade quand les flics arriveront ». Richard, comme les autres, ne se fait pas d’illusions. Il attend la police dès le lendemain. L’association Roya Citoyenne, en lien avec d’autres associations d’aide aux migrants, a ouvert ce « lieu d’accueil et de transit » pour mettre des migrants à l’abri et donner un coup de projecteur sur la situation dans la vallée.
Mais cette action improvisée est aussi le signe que la solidarité spontanée ne suffit plus face à l’afflux quotidien des migrants. La cinquantaine de personnes hébergées au squat dormaient la veille chez Cédric et dans une autre famille. « La décision s’est prise en deux jours, parce que ce n’était plus tenable », raconte Richard en faisant tourner un verre de rouge.
Expulsions illégales de mineurs
À l’étage, les jeunes réfugiés dorment déjà, serrés les uns contre les autres. Parmi eux, une majorité sont mineurs. Lors de l’évacuation, trois jours plus tard, ils seront dirigés en bus vers Menton avec la promesse d’une prise en charge. La loi française exige la mise à l’abri et l’accompagnement des moins de 18 ans. Nathalie est sceptique. Le département des Alpes-Maritimes dirigé par Éric Ciotti (LR), compétent pour cet accueil, refuse déjà de prendre en charge de nouveaux mineurs isolés, au motif que ses centres d’accueil sont pleins. « Hier une fille mineure est arrivée à Breil à pied depuis Vintimille. Elle avait les pieds brûlés à force de marcher. C’est la quatrième fois qu’elle échoue ici. A chaque fois, elle est expulsée vers l’Italie. »
À Vintimille, Maurizio Marmo, directeur de l’association Caritas pour le diocèse, nous confirme ces expulsions illégales. « Normalement, la police italienne ne doit pas les accepter. Mais les Français les mettent simplement dans un train retour vers l’Italie. » Dans la ville frontalière, les mineurs isolés représentent 15% des migrants pris en charge par Caritas et la Croix-Rouge. Mais la plupart ne transitent que quelques jours, échappant à la prise en charge humanitaire. C’est à ceux-là que Roya Citoyenne veut apporter son aide, en distribuant des repas froids, « tous les soirs sauf le dimanche », précise Richard, chargé de la tournée du lundi. Au menu : salade composée, pommes locales, petit pain et fromage.
« Vous savez que c’est interdit de distribuer de la nourriture ? »
À peine la voiture garée près du pont qui surplombe la Roya, Rodrick se penche par dessus le muret. « Food ? », lance-t-il dans le vide. En quelques secondes, des silhouettes sortent de l’ombre. Depuis la route, le jeune homme leur lance les sacs de nourriture. « On dirait que je nourris des animaux au zoo », se désole-t-il. Mais il n’a pas le choix. Les migrants n’osent pas se montrer, et les maraudeurs doivent agir très vite. La Ville de Vintimille a interdit la distribution de nourriture aux migrants, en dehors des lieux d’accueil. Là non plus, les habitants solidaires n’échappent pas au harcèlement policier.
Au bout de vingt minutes, suspension de la distribution. Deux patrouilles de la police municipale viennent contrôler les identités des maraudeurs, sans porter attention aux groupes de migrants qui s’agglutinent sur le trottoir d’en face. « Vous savez que c’est interdit de distribuer de la nourriture ? », questionne l’officier.
« Soit on nous aide, soit nous allons tous en prison »
La police repart en demandant au groupe de quitter la ville. Mais dès que la voiture a tourné au coin de la rue, Richard prend la décision de continuer. La distribution s’achève juste au moment où les voitures de police font un deuxième passage… Cette fois, le groupe s’enfuit en vitesse. Les 150 repas sont partis en moins d’une heure. Richard est plutôt content : « On les a eus, on a presque tout distribué ! C’est le même cirque à chaque fois. Un coup de pression, mais ça ne va pas plus loin. »
Combien de temps les habitants de la Roya auront-ils la force de continuer ? « Je suis fatiguée, avoue Nathalie. Je n’ai plus de vie privée ». L’avocat de Cédric raconte que la crainte de poursuites a découragé son client : « Aujourd’hui, Cédric se pose la question. Si un gamin de 16 ans frappe à sa porte, que doit-il faire ? » Nathalie souhaite une réponse humaniste des autorités, pour au moins mettre à l’abri les personnes en danger alors que l’hiver approche. Et alerte : « Soit on nous donne un coup de main, soit nous allons tous en prison. »
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https://www.kaizen-magazine.com/accueillir-un-refugie-chez-soi/
Accueillir un réfugié chez soi :
joie et partages garantis !
le 28 octobre 2016
Alors que l’Europe peine à s’accorder sur une politique commune au sujet de l’accueil des réfugiés, des citoyens à travers la France font le choix de l’entraide et de l’ouverture à l’autre.
© Sinawi Medine
Dominée par le mont Bégo, la vallée de la Roya, située dans les Alpes-Maritimes, s’étire gracieusement le long de la frontière italienne. En 2005, Alain, ethnobotaniste, et Camille Créton, géologue et agricultrice, se sont installés dans une ancienne châtaigneraie à 830 mètres d’altitude pour fonder une famille. Un soir de 2015, Camille croise sur la route deux jeunes migrants : « Ils venaient de marcher deux jours en tongs sur les terrains caillouteux de montagne, ils étaient épuisés : je ne pouvais pas les laisser comme ça au bord de la route… Je les ai invités à se reposer quelques jours à la maison. Ils ont pu faire une halte et réfléchir à la suite de leur parcours », raconte-t-elle.
À quelques kilomètres de chez Alain et Camille, à Vintimille, un « Calais italien » s’est constitué depuis le rétablissement par la France des contrôles à la frontière italienne en juin 2015. En effet, une partie des personnes débarquées par bateau en Italie – plus de 130000 sur les neuf premiers mois de 2016 selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés – continuent leur chemin en direction de la France, de l’Angleterre et du nord de l’Europe. Arrêtés par la police aux frontières dans les trains ou sur la route, majeurs comme mineurs sont systématiquement renvoyés en Italie. Depuis mai 2016, les autorités italiennes tentent de désengorger Vintimille – où près de 1000 personnes sont bloquées en permanence – en les renvoyant vers les centres d’accueil et de tri du sud de l’Italie, les fameux « hot spots ». Mais les migrants reviennent rapidement, certains en étant déjà à leur troisième ou quatrième voyage. Ils tentent alors de traverser la frontière en faisant appel aux passeurs ou en traversant la vallée de la Roya. Depuis leur première expérience d’accueil, Alain et Camille hébergent régulièrement des gens. Une hospitalité synonyme pour eux d’ouverture sur le monde :
« Nous avons du plaisir à faire ce que l’on fait, nous rions beaucoup, apprenons l’arabe. Et plus besoin d’allumer la télévision pour savoir ce qu’il se passe au Soudan », sourit Camille.
Autour d’eux, ils ont même fait des émules : « Certains de nos amis ont décidé d’ouvrir leur porte à leur tour. Aujourd’hui, un réseau informel s’est mis en place dans la Roya. » Un engagement humaniste qui se fait souvent en parallèle d’une réflexion plus globale sur les crises écologiques, humaines, économiques et financières actuelles : « Je pense que tout est lié et que la situation risque malheureusement de s’aggraver. Nous devons mettre en place dès aujourd’hui des attitudes et des rapports humains différents », souligne Alain.
À travers la France, des réseaux solidaires
Un pari de solidarité qu’ont fait d’autres citoyens à travers la France. À Rennes, Élisabeth et Bernard Philippe font partie du réseau national d’hospitalité temporaire pour les demandeurs d’asile Bienvenue!. Depuis trois ans, au sein de l’habitat groupé dans lequel le couple réside, un studio est mis à disposition un mois par trimestre, en échange d’une contribution de 5 euros par nuit payée par le couple à la copropriété. Bernard explique comment le système a évolué au fil du temps : « Au départ, Bienvenue! n’avait pas défini de période maximum d’accueil et il est arrivé que des personnes restent jusqu’à un an chez les hébergeurs, ne laissant pas la place pour d’autres. C’est pourquoi le réseau a limité l’accueil à deux à quatre semaines, renouvelables deux fois en changeant d’hôte. » Un médiateur aide à trouver un autre logement en vue de la sortie, tandis qu’un accompagnateur favorise l’intégration dans la vie locale. Chez Élisabeth et Bernard Philippe, les demandeurs d’asile sont accueillis à leur arrivée par l’ensemble des résidents de l’habitat partagé et sont invités ponctuellement à partager des repas et des activités : « On se croise, on discute, souvent ils nous aident dans l’entretien du jardin. Cet accueil a transformé notre regard sur les migrants », se réjouit Élisabeth.
À Nice, face à des autorités frileuses vis-à-vis des étrangers, les associations travaillent main dans la main : « Nous nous réunissons régulièrement et faisons marcher le réseau pour trouver des solutions d’hébergement dans les villes où les personnes souhaitent déposer leur demande d’asile », témoigne Hubert Jourdan, coordinateur de l’association Habitat et citoyenneté. Car le logement des demandeurs d’asile, en principe pris en charge par l’État, est souvent insuffisant dans les grandes villes. Bénévole depuis onze ans au Secours catholique, Gérard Vincent est souvent confronté à des migrants en grande détresse : « Les démarches pour obtenir l’asile sont longues, et les conditions de vie pendant cette période peuvent être très dures. Au-delà du soutien juridique et matériel, nous offrons un regard, une écoute, de l’amour. »
Également engagé de longue date, Hubert Jourdan reçoit dans les locaux d’Habitat et citoyenneté des demandeurs d’asile déboutés, en réexamen ou en procédure Dublin1. Dans l’intervalle, ils ne bénéficient d’aucun droit. Dans sa maison, à 30 kilomètres de Nice, le coordinateur accueille jusqu’à vingt personnes par jour, les migrants restant deux à trois jours en moyenne : « Ce sont des gens très simples, qui prennent ce qu’on leur donne. Ils ont souvent des parcours singuliers, et c’est passionnant de voir comment ils s’en sortent. Ils ont une énergie incroyable », témoigne-t-il.
Demain, davantage de migrants ?
Au-delà de la question humaine, les craintes d’un envahissement annoncé semblent excessives face à la réalité des chiffres. En 2015, le nombre de demandeurs d’asile en Europe – 1 255 600 selon Eurostat – ne représentait en effet que 0,23 % de la population des 28 États membres, la France pouvant sans doute mieux faire : sur les 80 075 demandes reçues à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), 14 119 ont reçu un avis favorable. D’autant que, pour Gérard Vincent, la posture européenne, qui consiste à renforcer les contrôles aux frontières, ne peut pas perdurer : « Les gens vont continuer à venir, ils n’ont pas le choix et il faut les accueillir, car leurs problèmes sont souvent liés aux politiques que nous menons dans leurs pays, comme celle de vendre des armes à l’Arabie saoudite pour ensuite pleurer sur le sort des Syriens. Les distinctions entre migrants économiques et réfugiés sont également arbitraires : les causes politiques, climatiques et économiques sont aujourd’hui liées… » Est-ce ce constat qui a incité Emmanuelle Cosse à lancer l’appel à projets Hébergement citoyen en août 2016 ? La ministre du Logement et de l’Habitat durable souhaitait développer « l’expérimentation de dispositifs d’hébergement de réfugiés chez les particuliers », avec à la clef pour les associations retenues : jusqu’à 1 500 euros par personne hébergée et par an.
Retour chez les Créton, où c’est l’heure du dîner. Autour de la table, six migrants, dont Aboubacar, un jeune Guinéen :
« C’est la première fois que des personnes se soucient réellement de moi depuis que j’ai quitté mon pays, il y a quatre mois. Je me sens en famille ici », témoigne-t-il.
À ses côtés, Adam, un jeune Tchadien logé par le couple depuis neuf jours. Il partira le lendemain au petit matin en train pour déposer sa demande d’asile à Calais. Alain et Camille, qui ont senti chez lui une affinité avec leur mode de vie, espèrent qu’il reviendra : « Sur 200 hectares, nous exploitons seulement un hectare et demi de châtaignes. Pendant la saison de récolte, nous sommes disposés à accueillir un migrant pour qu’il travaille avec nous et gagne suffisamment d’argent pour acheter ensuite s’il le souhaite sa propre parcelle. » Pour l’instant, l’appel de la route est plus fort pour Adam et les autres, mais Alain est persuadé que certains reviendront s’installer un jour avec eux dans leur petit coin de paradis.
1Selon la procédure Dublin, les migrants dont les empreintes ont été relevées à leur arrivée dans un pays doivent patienter jusqu’à 18 mois avant de pouvoir déposer une nouvelle demande d’asile dans un autre pays.
À savoir avant d’héberger un migrant
- Selon l’article L622-4 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, la loi autorise toute personne à héberger un étranger en situation irrégulière. Il est absolument interdit de chercher à obtenir une contrepartie « directe ou indirecte » de la part d’un migrant que l’on accueillerait chez soi.
- Si la personne a déjà effectué une demande d’asile, elle est en droit de rester en France jusqu’à ce qu’elle obtienne une réponse. Elle dispose alors d’une allocation journalière d’un peu plus de 11 euros (ADA).
- Passez de préférence par une association ou un collectif organisé.