Comment aider la population de la commune et les migrants par la création de lieux d’accueil.
La population de la commune accueille souvent silencieusement et avec générosité le malheur des migrants qui passent sur nos routes et voies ferrées.
Fatigués, frigorifiés, désorientés, ils frappent maintenant directement à nos portes. Population et migrants démunis, mais ensembles, comment bénévolement faire face.
· Introduction du Maire. Lecture de l’ordre du jour. Réfléchir collectivement. Lecture de la motion lancée par la mairie.
· Michel Masseglia, adjoint à la mairie de Breil dit qu’il est insupportable de laisser mourir quelqu’un. Dans cette vallée il y a un bon esprit d’entraide. Il voit partout des enfants et des femmes. Voir ce qu’il est possible de faire. Voir comment accueillir.
· Gilbert Cottalorda raconte dans des faits auxquels il a participé, la gentillesse de la population de Breil, mais aussi en miroir avec les migrants, la douleur présente dans le cœur des gens et la souffrance de la population touchée. La politique oui, mais l’humain immédiatement.
· Père François Xavier Asso, prêtre de la paroisse de la roya, est très intéressé et a travaillé au Burkina Faso.
· Père Paul Marie Pham, curé de la paroisse de la roya et d’origine étrangère, est interpelé et solidaire.
· Philippe Collet, délégué diocésain pour la pastorale des migrants, est à notre disposition.
· Fazil M’Madi, membre de l’association des musulmans de la Roya, est prêt à aider.
· Amid Abdi, président de l’association des musulmans de la Roya, propose son aide pour intervenir dans l’abri qui va accueillir.
· Michele Truchi Mrap vient de Moulinet et dit que c’est la fermeture de la frontière qui est la cause des problèmes chez les mineurs, les adultes et en général.
· Jean Corbucci, Resf, accompagne à Vintimille, collecte et a créé un atelier de français.
· Mireille Damiano, Saf, (Syndicat des avocats de France), avocate, travaille sur les hommes en difficultés. L’abri par les municipalités sont des pistes pour faciliter le travail des personnes qui viennent en aide. Problème des mineurs avec les protections légales non respectées. Ils font un référé contre l’arrêté de monsieur Ciotti. Le Samu social en partenariat peut être une des pistes pour l’action.
· Catherine Cohen-Seat, Saf, avocate, évoque la problématique pour trouver des solutions pour se mettre à l’abri juridiquement. Il faut le courage politique pour avancer.
· Messaoud Bechani, membre de l’association des musulmans de la Roya, est d’accord pour aider dans l’abri qui va accueillir
· Mohamed Abdi, membre de l’association des musulmans de la Roya, est d’accord avec Messaoud pour aider.
· Catherine Gros, LDH Cannes, milite et aide dans la Roya et pense qu’un abri serait d’une grande utilité.
· Teresa Maffeis, ADN, suit les migrants depuis 2015. Très grande solidarité de dons en vêtements et nourriture. Participe aux cours de français avec Caritas Vintimille, mais les classes se renouvellent sans cesse. Beaucoup de familles à Vintimille avec enfants. L’état Italien n’as pas payé ni signé la convention. Beaucoup de gens sur les bords de l’estuaire de la Roya pour se cacher. Ils veulent tous s’en aller. Réfléchir à la réunification familiale. Ils ont souvent une adresse ou aller en Europe mais ils sont bloqués.
· Christian Masson, Mrap, va souvent à Vintimille, reçoit les personnes sans papier. Il n’y a aucun demandeur d’asile venant de Vintimille. Les mineurs qui doivent avoir la protection de la France sont renvoyés en Italie dans une zone qui va jusqu’à Cannes. A Nice il n’y a plus un hébergement d’urgence.
· Jean Noel Fessy, Roya Citoyenne, s’occupe des gens dans nos rues. Roya Citoyenne fait cinq maraudes par semaine, mais interdites, pour nourrir les gens dans l’estuaire de la Roya à Vintimille. Ils hébergent chez eux les migrants et ne savent pas quoi en faire. Les volontaires sont fatigués et attendent le relais des municipalités. Dans le haut de la vallée, un accueil se dessine. Attention aux incivilités si rien n’est fait.
· Georges Faye, Roya Citoyenne, constate un afflux de mineurs, motif de l’occupation des Lucioles où ils ont été accueillis. A Fontan, on a appelé le CD06 pour des mineurs et ils sont venus les récupérer, mais ils sont déjà partis du foyer d’accueil. Le décret du 2 novembre reproduit celui du mois précédent et le département ne veux pas augmenter les foyers d’accueil. Roya Citoyenne est une asso de la vallée de la Roya avec des réfugiés dans les cinq villages. Il se félicite de voir que toutes les assos les soutiennent. Quand nous aurons cet abri, il faut mettre en place une organisation.
· Cecile Della Monaca, Cimade Coviam, aide concrètement sur le terrain.
· Martine Landry, Amnesty, constate les irrégularités constantes, participe à l’action de Roya Citoyenne comme pour les mineurs de Fontan. Il faut obliger les pouvoirs publics à faire leur travail. Roya Citoyenne a obligé les pouvoirs publics à faire leur travail. L’Italie ne réadmet pas les mineurs si ils sont avertis, mais on ne sait où s’adresser.
· Elisabeth Marques, Cimade Coviam, travaille sur le terrain.
· Maud Bagaria, Secours Catholique, travaille en lien avec les mineurs.
· Amandine Franch, Secours Catholique, travaille aussi avec les mineurs.
· Patricia Cadoret, MDM Médecin du Monde, infirmière bénévole, souligne que la mise en place d’un abris favoriserait leur travail pour soigner les migrants qui sont actuellement disséminés dans toute la Roya par petits groupes avec des déplacements trop importants pour soigner tout le monde.
· Agnès Gillino, MDM, Coordinatrice générale de MDM. Un abris permettrait une visite des médecins.
· Anne Mathé de Botton, MDM, encourage l’abris humanitaire pour les soins.
· Nadine Niel, EELV, habite Menton et est confronté aux problèmes que rencontrent les migrants depuis le début et ont fait passer une motion.
· Henri Rossi, LDH Paca délégué régional section de Nice, difficulté entre sentiments et politique. il faut arriver à forcer les pouvoirs publics. Le Calais est à Vintimille. Action pour faire avancer les choses. La Présidente Nationale de LDH viendra témoigner pour Cédric et Pierre Alain.
· Diane Dotti, Actes Service migrants, effectue un suivi social et juridique pour le CADAM et est très intéressée pour intervenir auprès des migrants dans la vallée.
· Marie Noëlle Turca, magazine Annonceurs des Vallées, citoyenne de La Brigue mais pas aidante, prête à s’impliquer dans une démarche d’aide. Choquée par la non implication de l’Europe. La France est en dessous de ses capacités
· Brigitte Bresc, Maire de Saorge, la seule maire sollicitée, venue pour essayer de faire quelque chose. Interroger les pouvoirs publics pour faire. Recherche de légalité avec l’aide des assos. La roya est une nasse sans sortie. Sa mairie a voté une motion sur ce problème.
(Cédric vient de nous amener 10 jeunes mineurs…….)
· Gisèle Cottalorda, Soupe de nuit, va toutes les semaines, en fraude, faire les maraudes. Il fait froid et les gens dans la Roya sont démunis. La situation ne peut plus perdurer. Ils se trompent quand il viennent chez nous. On veut aller à Paris disent-ils…Il sont arrivés à en faire passer, mais les pouvoirs publics doivent faire. Accepter de faire un peu de résistance.
· Valérie Tomasini, Conseillère Départementale du canton, est au conseil du Foyer de l’Enfance mais on lui dit qu’il n’y a pas de place. Pas de soutien de de Monsieur Ciotti. Elle a apporté de la nourriture à Fontan du Secours Populaire. Ils ont saisi le Préfet et l’ont interrogés pour savoir si il prenait la responsabilité de faire un mort.
· Jean Pierre Piolat, adjoint au maire de Saorge, s’est prononcé pour la motion. Ce n’est pas admissible de ne pas avoir d’aide. Le camp de « no border » a été une bonne chose. On a des pouvoirs publics, il faut qu’ils assument.
Résumé de nos échanges du mieux possible…
· Qu’est-ce qu’on fait ? l’état n’en veut pas. Plan grand froid : on fait quoi, car sans condition pour mise à l’abris (avec ou sans papier), n’importe quelle commune est en droit de faire de l’accueil de nuit. On peut avoir une approche pragmatique sans trop se rendre visible.
· Georges : c’est en donnant le maximum de visibilité que l’on va faire avancer. Pour les autres on les fait passer.
· Mireille : lorsque les mineurs des Lucioles sont arrivés, vingt autres ont été virés pour les accueillir. Ils organisent le 18 novembre une formation sur l’asile.
· Jean Noel veut une solution concrète mais peut aider. Cédric en a 40 chez lui. Il faut trouver des lieux.
· Michèle : il arrive un nouveau préfet et il serait important de s’adresser solennellement à lui. Il ne faut pas que ce soit une seule mairie, mais tous les maires de la Roya. Voir Madame Vergiat pour un financement européen
· Catherine : il faut mutualiser les moyens et trouver des lieux et des prises de position collectives pour assumer leur responsabilité d’asile. Soucis individuels de chaque habitant de la vallée. Créer une synergie. Comment forcer les pouvoirs publics.
· Père Asso : au niveau de la paroisse, l’église de St Dalmas pourrait être mise à disposition. On essaye d’ouvrir le cœur mais il faut dutemps.
(Cédric amène 8 jeunes mineurs de plus….)
· Georges : la vallée n’est pas rouge. Pour être concret, la mairie de Breil, qui est la première dans l’arrivée, met en place un local pour centraliser les soins. Dans ce lieu il pourrait y avoir une assistance juridique. Une permanence assurée par Roya Citoyenne. C’est à la mairie d’informer la population.
· Mireille : sur l’assistance juridique, il y avait des avocats du CD06 dans la Roya ; il faudrait recréer ce service.
· Le Maire n’est pas chaud pour accueillir. Il ne donne pas l’autorisation pour la salle de muscu pour maintenant, il craint un appel d’air. Davantage de risque sur la voie ferrée. Il a peur que ce qui s’est passé ici, se passe comme à Saint Dalmas. Pérenniser, il s’y oppose en tant que Maire. Le conseil municipal ne s’est pas exprimé.
· Inculper une mairie n’est pas pareil.
· Pierre Alain est comme Cédric. L’appel d’air n’est pas un argument. Lorsqu’on fait appel aux pouvoirs publics, comment faire pour ceux qui ne veulent pas se fixer en en France.
· Jean Noël comprend les réticences de la mairie, mais il faut faire face à la situation. Ce n’est pas normal que ce soient les citoyens.
· Michel : même si la mairie n’a pas les moyens financiers, une organisation peut le faire. Il faut l’aide de l’état.
· Ou Breil sera une ville qui accueille ou la vallée qui accueille ou une ville qui n’accueille pas comme dans le département et la région.
· Le plan grand froid ne se déclenche pas comme ça, il y une procédure faite par l’état dans certaines circonstances.
· Pour l’église de Saint-Dalmas, ce n’est pas les paroissiens qui doivent nourrir. Ils sont d’accord mais il faut l’autorisation de la mairie. L’église : oui il faut l’engagement de tous. Il a essayé d’en parler au maire de Tende
· La Maire de Saorge : qu’est-ce qu’on peut faire pour que ça change ? On a écrit à tous le gouvernement sans réponse.
· Le problème des mineurs : il faudrait un local à Nice mais ils vont partir de suite. Comment inventer la suite.
· Mireille l’aide au séjour n’est pas illégale et a lu l’article, mais ça doit rester une démarche individuelle. Est-ce qu’il existe une démarche collective vers les pouvoirs publics. Le Maire peut être aidé mais il peut être impliqué. On a une situation dramatique et on ne fait rien. Pour sortir quelque chose de la réunion, Il faut de l’individuel mais il faut que la mairie s’engage.
· Tous ensembles, associations, mairie : aller au centre administratif et demander à forcer la main au préfet. Les maires sont porteurs des problèmes de la population.
· L’urgence c’est la création d’un lieu. Les douanes sont la propriété de l’état à la Giandola.
· Le Maire peut demander au préfet la possibilité de mettre des abris type containers.
· L’église rappelle qu’elle peut laisser l’église de Saint-Dalmas, et elle s’engage à voir le maire de tende.
· La possibilité de demander par le préfet des réquisitions pour des locaux.
· Le copain de Cédric demande qui est prêt à accueillir chez lui, ce soir. Comment fait-on ? Des bénévoles il y en a. il faut une porte ouverte, par exemple, par un chantier participatif pour remise en état de locaux.
· Cedric dit que cette action n’est pas préméditée, mais si les mineurs sont retrouvés à Vintimille, Cédric porte plainte contre nous et on trouve les propos exagérés.
Que faire ?
· On demande à la mairie de Breil
· On soutient le père Asso pour Saint-Dalmas et on cherche aussi des chapelles pour accueillir.
Martine Landry avait les bons documents et connaissant la procédure, avec le Maire, ils ont faxé les papiers pour la prise en charge des 18 jeunes mineurs présents à la fin de la réunion.
Si j’avais un résumé à faire, je pourrais dire ceci :
Autour de cette table, il n’y avait que des bonnes volontés aussi fortes les unes que les autres.
Mais face à ce problème, la mairie ne sait pas, la carf pas au courant, le département ne veut pas, la région ne veut pas et l’Etat fait semblant.
Seule la population réagit avec son cœur, surtout dès qu’elle est confrontée directement, en face à face avec ces gens qui souffrent.
Mais maintenant, c’est la population de la Roya qui souffre aussi, surtout celle confrontée malgré elle à la souffrance des migrants.
La population de la Roya a aussi besoin d’aide, de secours, car elle est juste confrontée à de l’humain et n’en a rien à faire de la politique.
J’ajouterai, l’hiver on met à l’abri les plantes et on peut mettre aussi à l’abri les humains.
Dans tous les cas, ça soulagera le cœur de Tous.
Et pour ça, nous avons besoin de la collectivité locale la plus proche, la seule qui sait nous comprendre, nous défendre : LA MAIRIE.
Ensemble, Mairie, Associations, Autorités Religieuses, Population, trouvons le soulagement pour Tous.
Ca ne sera pas facile, mais il faut faire vite, en n’oubliant pas que ce n’est que le début de l’histoire…
Compte rendu par G. C., conseiller municipal, Breil/Roya.
Motion migrants Breil compte rendu du CM 15 juin 2016 m
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