https://www.franceinter.fr/emissions/l-humeur-vagabonde/l-humeur-vagabonde-09-avril-2017
Comment Raphaël Krafft a aidé des réfugiés à passer la frontière
Parti enquêter sur des réfugiés bloqués à la frontière italienne, le journaliste Raphaël Krafft décide un jour d’aider deux d’entre eux à passer en France.
Ibrahim, qui a fui le Darfour occidental où les milices violent, pillent et enrôlent de force les gamins après avoir massacré leur famille, raconte une histoire qu’il nous semble avoir entendu des milliers de fois.
Qu’ils viennent d’Afrique subsaharienne, du Moyen Orient ou d’Afghanistan, ceux qui affrontent les routes de l’exil au péril de leur vie ne cherchent qu’une seule chose : la paix et la possibilité de vivre une existence digne de ce nom.
Mais, transformés en migrants menaçant notre identité par un discours politique peureux, les réfugiés frappent en vain à notre porte. La France, qui hier intégrait sans difficulté des milliers d’Italiens, de Polonais, de Vietnamiens, s’était engagée auprès de Bruxelles à en accueillir 30 000.
Aujourd’hui c’est dix fois moins qui ont pu trouver refuge dans la fameuse patrie des Droits de l’Homme.
Et, lorsque des hommes et des femmes, révoltés par cette indignité, leur viennent en aide, ils sont traités comme des délinquants, menacés de cinq années de prison et de 30 000 euros d’amende (► (ré)écoutez Nicole Ferroni ou Guillaume Meurice à ce sujet)
En septembre dernier, France Culture a diffusé un documentaire sonore, réalisé par Raphaël Krafft sur la situation des réfugiés retenus à la frontière franco-italienne.
Journaliste indépendant, habitué des zones de conflits, il s’agissait pour lui, au départ, de rendre compte de ce qui se passait du côté de Vintimille et de Menton où des milliers de réfugiés, bloqués par les forces de l’ordre, tentent de passer en France, parfois aidés par des habitants des vallées. Interpellé un jour, côté italien, par un père de famille irakien, dormant dehors avec femme et enfants et désireux de demander l’asile politique en France sans parvenir à y entrer légalement, Raphaël Krafft s’était réfugié derrière sa neutralité de journaliste.
Remâchant sa honte, et blessé dans ses convictions de citoyen, il décidera alors de faire franchir la frontière à deux hommes originaires du Darfour.
Son récit, magnifiquement réalisé par Jean Philippe Navarre, est disponible en réécoute sur France Culture. Et Passeur , le livre qui raconte cette aventure, est paru chez Buchet-Chastel.
► ECOUTEZ AUSSI | Comment j’ai fait passer la frontière à des réfugiés, le documentaire de Raphaël Kraft diffusé sur France Culture dans l’émission LSD est à réécouter ici
► ECOUTEZ AUSSI | Peut-on accueillir plus de migrants ? Chaque soir, la rédaction de France Inter passe les propositions de chaque candidat à l’épreuve de réalités du terrain
Reportage au camp de migrants à Stalingrad (Paris)
L’année dernière on entendait aux informations « Démantèlement d’un camp de migrants à Stalingrad », « Démantèlement d’un camp de migrants à La chapelle », « Démantèlement d’un camp de migrants à Pajol »…
Dans le quartier nord est de Paris, les camps de migrants ont bougé au grès des évacuations policières.
Ceux qui restent à la même place : ce sont les riverains. Ils ont vu la misère au pied de leurs portes, et certains d’entre eux se sont mobilisés, ne pouvant décemment pas faire autrement.
Elsa Daynac est allée à la rencontre de ces acteurs locaux : Delphine de La Chapelle, Bénédicte, Jérôme et Pascale de Quai de Seine. Ils se sont tous rencontrés avec le Collectif Petits Déjeuners, un collectif qui sert des cafés et des tartines aux migrants, de 8h30 à 10h Quai de Seine, sur le Canal Saint Martin et près de la halle Pajol, dans le 18ème arrondissement de Paris .
Ils agissent comme ils peuvent, à leur niveau, qu’il vente ou qu’il pleuve ils apportent un peu de soleil aux migrants.
On les écoute – un jour de pluie.
Une autre association , Le bureau d’accueil et d’accompagnement des migrants (BAAM), recherche des bénévoles qui pourrait apporter aux migrants une aide juridique, scolaire, médicale, culturelle et sociale